Fire in the Sky

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Fire in the sky

Feat. @Arjan Hysaj

Je ne parvenais toujours à croire qu’il avait fait en sorte que père nomine son bras droit plutôt que moi. Une amitié devenue poussière depuis le jour où je les surprenais tel un fils avec son père. Cela m’avait terriblement blessé. Ma famille, l’unique famille qui me restait m’avait tourné le dos pour ce misérable qui grossissait les chiffres, et alors ? Était-ce une raison de le considérer comme s’il était la prunelle de vos yeux, simplement parce qu’il vous apportait gloire ? Jamais je ne pourrai pardonner cet acte qui pendant tout ce temps, s’était préparé à creuser ma tombe. Mais cela n’était tout, je le suspectais d’être également celui qui montait tout le clan contre moi. Depuis ma nomination, pas une seule fois je n’étais parvenu à nous faire entièrement entendre sur certains accords. Humilié, je me sentais humilié plus que tout autre sentiment. Il me fallait agir, parce que cela ne pouvait plus durer, il fallait que je lui fasse comprendre qu’il n’y a de place pour deux ici.

Je l’avais fait mander jusqu’ici. Évacuant toute ma colère sur ce terrain depuis maintenant plus d’une heure, je dois reconnaitre que mon jeu était loin d’être digne de ce qu’il était en temps normal. Aucune de mes balles n’avaient atteint le trou une seule fois, il faut croire que ce type envahissait toute ma pensée. Pourtant, alors que son visage hantait mon esprit, je levais tout en même temps la balle à hauteur de mes yeux, songeant à ce que cette dernière le représentait. Je voyais défiler notre vieille amitié avant que celle-ci ne se transforme en cauchemar. Serrant la balle de toutes mes forces dans la paume de ma main, je lâchais un soupire bref avant d’envoyer cette dernière, à des kilomètres à l’aide de la crosse, tout comme je l’enverrai loin d’ici, lui aussi.

« Il t’a fallu du temps pour venir jusqu’ici. » Lui avais-je balancé alors que je le sentais approcher.

« Le vieux t’a retenu c’est ça ? Ou bien aimes tu te faire désirer à présent ? »

Je continuais à frapper encore et encore, m’acharnant sur ces balles que j’envoyais sans direction précise, laissant simplement la force de mes bras tracer leur chemin. À présent qu’il se trouvait ici, nous allions pouvoir passer aux choses sérieuses. Un sujet avait besoin d’être levé si ce n’est plus, mais pour l’instant nous allions nous contenter des affaires.

« J’ai apparemment ouïe dire que l’on cherchait à acheter tes services. Des clients particuliers qui semblent très intéressé. J’espère que tu ne ferais pas l’erreur d’être trop avide. »

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tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man, boy. but for now it’s time to run.

Arjan avait été surpris lorsqu’il avait reçu le message de Kelmendi. Ils étaient en affaires ensembles donc évidemment ils se rencontraient régulièrement, mais normalement le sujet de leurs rencontres était clairement annoncé. Cette fois-ci, c’était un total mystère. Jesper n’avait pas jugé bon de partager la teneur de cette rencontre. Arjan ne comprenait pas pourquoi. Lorsqu’il avait reçu le message il était en pleine négociation pour organiser le transport d’armes de Savannah en Géorgie jusqu’en République Démocratique du Congo et finalement les destinataires qui paient la facture, mais il y mit abruptement terme pour la continuer plus tard prétextant le besoin de réfléchir. Il n’était pas pressé, Arjan était un négociateur chevronné et il savait que ce n’était qu’une question de temps pour que l’entente soit conclue avec son partenaire habituel pour le transport. Ce dernier tentait seulement comme toujours de lui soutirer un peu plus d’argent. Non, Arjan était beaucoup plus préoccupé par son rendez-vous mystère avec Jesper. Il avait encore une heure ou deux devant lui alors il avait été se préparer puis s’était arrêter rapidement à un club de boxe pour s’éclaircir l’esprit à coup de poings. Arjan semblait toujours inoffensif, mais il avait beaucoup plus de puissances et d’habiletés qu’on ne le lui créditerait sans être un champion de boxe. Il se débrouillait pas mal. C’était plus un hobby qu’il utilisait pour se défouler et oublier le reste du monde et ça fonctionnait. Satisfait, Arjan avait pris une douche et s’était changé. Même s’il était proche de Jesper, il n’avait pas l’intention de se pointer au rendez-vous dans sa tenue de boxe. Non, il s’était habillé plus correctement avec un costume bleu marin et une chemise rose. Le déplacement jusqu’à la demeure des Kelmendi s’était fait sans anicroche, mais Arjan s’arrêtait 30 secondes à l’extérieur pour nettoyer ses lunettes avant de faire son entrée en scène. Il était une personne calme, introverti, rigide, qui préférait largement être dans son coin à faire ses affaires en paix. Il n’aimait pas être pris par surprise. Il ne se plaisait donc pas trop dans cette situation, il aurait besoin de toute son énergie. Il s’approchait de Jesper lorsque ce dernier commentait sur le temps que cela lui avait pris. J’étais prêt à lui répondre mais il lançait une deuxième salve en ma direction. « Le temps c’est de l’argent, j’étais pris en pleine négociation lorsque ton message m’est venu. » Arjan ne s’excuserait pas et ne répondrait certainement pas à son commentaire sur l’aîné des Kelmendi. Il était perplexe face à l’hostilité affiché par l’un de ses plus vieux amis en Amérique. Normalement, il était un bon juge de caractère et savait lire les gens. Jesper n’avait jamais fait exception, pourtant dans le moment il ne le comprenait pas. Visiblement cela concernait son père? Jesper changeait de sujet, abordant plutôt les affaires. Arjan ne comprenait encore une fois pas trop où cela devait les mener. Questionnait-il ses autres relations d’affaires? « Il y a toujours des affaires à conclure et je fais toujours les diligences nécessaires. » Répondait-il simplement sur un ton neutre. Il était pris au dépourvu, forcément puisqu’il ne savait pas à quoi tout cela rimait, mais il ne voulait pas le montrer à Jesper. « C’est gentil de t’inquiéter, mais je suis dans le milieu depuis assez longtemps pour arriver à bon port. » Rajoutait-il sans vraiment croire à une quelconque inquiétude du côté de Jesper. « Qu’est-ce qui m’amène ici? Il y a un problème avec mes amis outre-mer ou la marchandise? »

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Fire in the sky

Feat. @Arjan Hysaj

J’avais toujours eu du mal à digérer cette défaite engendrée par mon vieil ami. Arjan, m’avait trahit pour mon père, et ça, jamais je ne lui pardonnerai. Pour moi, il était un réel compagnon dans ce business, devenu plus tard un ami, qui ensuite, devint un frère. Nous ne partagions pas les même parents, nous n’étions liés de sang, mais quand bien même il avait toujours été le frère que j’avais souhaité avoir. Parfois j’y songe, je me demande si ce lien que nous avons créé l’a mené à se rapprocher de père. Peut être avait-il toujours convoité ma place, et pour se faire, se lié à ma seule famille pour commencer. Je ne parvenais plus à le comprendre depuis ce jour, je trouvais qu’il avait changé, devenant quelqu’un d’autre, quelqu’un de dangereux pour le trône. J’aurais pu l’éliminer, n’en faire qu’une bouchée en engageant des types pour se charger du sale travail, mais plus j’y réfléchissais, plus je songeais qu’il serait plaisant de m’en débarrasser de la même façon dont il a tenté de faire avec moi. Hors de question qu’il ne souffre, il fallait qu’il paye doucement, à petit feu, comme j’avais souffert de ce temps.
Je l’écoutais sans broncher une seule fois, me concentrant toujours sur mon jeu tout en tendant l’oreille vers ce dernier. Arjan semblait toujours poser, calme qu’importe la situation, et cela parfois jouer sur mes nerfs, mais bon, j’avais l’habitude depuis que l’on se connait, ce n’était pas très grande surprise.
Un dernier tir avant de me retourner finalement vers sa personne. M’appuyant à l’aide de la crosse, je plongeais mon regard dans le sien pendant un bref instant, me remémorant ses dires avant de prendre la parole, faisant abstraction de ses commentaires pour répondre uniquement à sa question grotesque, comme s’il ignorait de quoi il s’agissait, lui qui avait monté tout cela contre moi.

« Le temps c’est de l’argent comme tu dis, alors j’osais croire que tu vendais tes précieux services à d’autres pour nous concurrencer. »

Je le faisais suivre, rarement afin qu’il ne se doute de rien, mais oui, je n’allais pas le laisser agir à sa guise pour me faire couler. Oh non.

« Je veux bien croire que tu cherches à grossir les chiffres et te faire un paquet surtout, mais n’oublis pas que je ne tolèrerai qu’un autre possède les mêmes partenaires que nous. Je ne partage pas, et ça tu le sais depuis longtemps mon ami, n'est ce pas? »

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